Lesoi dĂ©pend de la conscience. Soi est cette chose qui pense consciente (de quelque substance, spirituelle ou matĂ©rielle, simple ou composĂ©e, qu’elle soit faite, peu importe) qui est sensible, ou consciente du plaisir et de la douleur, capable de bonheur et de malheur, et qui dĂšs lors se soucie de soi dans toute la mesure oĂč s’étend Toutle monde est conscient que se rĂ©veiller en mode total relax le matin est la meilleure chose que puisse nous arriver Alors que dire d'un petit dĂ©jeuner royal Laconscience de soi est une compĂ©tence que l'on perfectionne au fil du temps. Ce n'est pas quelque chose d'innĂ©. Et mĂȘme si, en grandissant, nous prenons conscience de nos traits distinctifs et de notre propre environnement, la vĂ©ritable conscience de soi nĂ©cessite des efforts. La conscience de soi, ce n'est pas simplement comprendre nos traits de caractĂšre uniques, Jeme fais conscience de vous importuner si souvent de la mĂȘme chose. On dit dans le mĂȘme sens C'est conscience de faire telle chose. C'est conscience de le laisser dans l'erreur oĂč il est. Avoir de la conscience, ĂȘtre homme de conscience, Être attentif Ă  Laconscience pure, c’est la conscience de toute chose, sans l’idĂ©e d’avoir conscience. C’est l’expĂ©rience la plus directe Ă  l’ĂȘtre. On voit, on sait, on sent, sans aucune barriĂšre entre soi et l’expĂ©rience, sans que jamais ne s’interpose entre soi et l’objet l’idĂ©e que l’on observe, que l’on sent, que l’on voit SelonBergson, toute conscience est anticipation ou attente de quelque chose ; lorsque je suis conscient je suis toujours en train d'attendre quelque chose de l'avenir. Si ma conscience n'attend plus rien, elle est un songe et donc presque inconsciente car la conscience suppose une attention. Si on ne s'attendait Ă  rien, on ne serait jamais Nouspourrions nous questionner dans un premier temps, sur la façon dont les ĂȘtres se caractĂ©risent et sur le fait que l'ĂȘtre se dĂ©termine comme Ă©tant singulier. Pour cela, nous verrons que le sujet est un ĂȘtre conscient qui est capable de dĂ©sirer. Pour conclure, nous nous interrogerons sur la notion de conscience. D’un point de vue m9rU5. Peut-on dĂ©finir l'homme par la conscience ? Introduction qu'est-ce qu'un sujet ? → Texte d'introduction Louis Althusser, IdĂ©ologie et appareils idĂ©ologiques d'État, in Positions, Éditions sociales, pp. 111-113. → Texte de Russell, Science et religion, Folio essais, pp. 103-105. Pour retracer la gĂ©nĂ©alogie complĂšte du concept de "Sujet" et partant de la "SubjectivitĂ©", il faut partir de l'hupokeimenon grec qui signifie littĂ©ralement "couchĂ© en dessous". Traduit en latin par "subjectum", participe passĂ© de "subjicere" jeter dessous, il est synonyme de "substantia", dĂ©rivĂ© de "substare" se tenir dessous et dĂ©signe le substrat ou la chose mĂȘme dont on parle et Ă  laquelle on attribue des qualitĂ©s. En ce sens, le sujet est bien ce qu'il faut supposer en-dessous pour pouvoir dire quelque chose dessus ou Ă  son sujet. D'oĂč la dĂ©finition cĂ©lĂšbre d'Aristote "Le sujet, c'est ce dont tout le reste est affirmĂ©, et qui n'est plus lui-mĂȘme affirmĂ© d'autre chose". Rappelons aussi qu'au couple substance/accident ainsi formĂ© rĂ©pond l'opposition logique sujet/prĂ©dicat, tout aussi classique. Bref le sujet est ce dont il est question, la rĂ©fĂ©rence fondamentale. N'oublions pas enfin que l' "ancien" sujet substantiel est susceptible d'objectivation scientifique le "patient" du chirurgien et d'assujettissement politique le "sujet du roi". Au plan psychologique, l'expression "ĂȘtre sujet au vertige" par exemple rĂ©vĂšle toute l'ambiguĂŻtĂ© sĂ©mantique du mot cette duplicitĂ© sujet/subjectivitĂ© que l'on retrouvera partout ce qui est bien "subjectif" c'est de faire l'expĂ©rience personnelle du vertige comme la nausĂ©e, cela ne se partage pas ; mais je suis Ă©galement "sujet" parmi d'autres au sens de subjectum lorsque le vertige est chez moi une disposition permanente, de sorte que je lui sert passivement de terrain ou de support. → c'est le sujet au sens grammatical du terme qui a ensuite Ă©tĂ© Ă©largi. Pourtant, au sens moderne, le "sujet de la subjectivitĂ©" si l'on ose dire n'est pas tant celui dont on parle que celui qui parle. → c'est le sujet entendu comme personne, individu. Loin d'Ă©voquer la passivitĂ© d'un support ou d'un substrat, le mot est plutĂŽt synonyme d'action et de libertĂ©, de conscience, d'individualitĂ© et d'originalitĂ©, etc. Avec Michel Foucault on dĂ©finira plus prĂ©cisĂ©ment la subjectivitĂ© par une forme commune et invariante comme telle Ă  travers ses phases et ses figures, en l'occurrence la forme du rapport Ă  soi. Connotant peut-ĂȘtre davantage vers l' "intĂ©rioritĂ©", on peut aussi proposer des formules comme "expĂ©rience en premiĂšre personne" ou "expĂ©rience de soi". Il n'y a plus d'un cĂŽtĂ© le sujet et de l'autre les qualitĂ©s qu'il supporte, il y a un sujet capable d' "auto-rĂ©fĂ©rence", capable de se rĂ©fĂ©rer Ă  soi et de dire par exemple "je suis moi" ou "je suis celui-lĂ  mĂȘme qui dit "je". Capable donc, grammaticalement, de se dĂ©doubler en un "je" et un "moi". La subjectivitĂ© "vraie" n'est pas dans l'une ou l'autre de ces deux instances, mais dans leur duplicitĂ© ou leur circularitĂ© mĂȘme, la circularitĂ© Ă©tant ce qui caractĂ©rise et identifie sujet et subjectivitĂ©. Revenons aux sens premiers de ces termes. En commençant par le sujet. Si l'on dit que toute propriĂ©tĂ© est propriĂ©tĂ© de quelque chose, ce quelque chose qu'on appelle sujet pourrait-il exister "en soi" en dehors de toutes ses propriĂ©tĂ©s ? Il n'y a pas de sujet pur, mais d'emblĂ©e une dualitĂ© nĂ©cessaire sujet/attribut. Et surtout, ne faut-il pas supposer quelqu'un - un sujet mais cette fois au sens de subjectivitĂ© - pour dĂ©cider, prendre "sur lui" d'attribuer ces qualitĂ©s au premier sujet ? Inversement, la subjectivitĂ© oĂč "je" fais l'expĂ©rience de "moi" ne fait-elle pas prĂ©cisĂ©ment de ce "moi" un sujet au sens de substrat ? quelque chose qui "rĂ©side lĂ  en-dessous" et qu'il m'est loisible par exemple d'examiner, d'Ă©tudier, de peindre ou de plaindre ? D'ailleurs la substantification du sujet peut se produire au niveau du "moi" comme au niveau du "je". C'est aussi bien et d'abord leur unitĂ© classique, leur confusion dans le cogito Ă  titre de "chose pensante", qui assume Ă  tout le moins cette fonction d'invariance. C'est le philosophe anglais Locke qui invente en 1690 le terme de "consciousness", distinct de la conscience morale, pour dĂ©finir ce qui fait l'unitĂ© de la personne "qui peut se considĂ©rer soi-mĂȘme comme une mĂȘme chose pensante en diffĂ©rents temps et lieux."[1] → Texte d'introduction Locke, Essai philosophique concernant l'entendement humain, Livre II, Ch. 27, p. 264. Ni une chose, ni un ordinateur, ni mĂȘme un animal ne peuvent se dire "C'est moi qui suis en train de lire cette page". Seul un sujet peut le faire. Mais quels sont les attributs qui permettent de dire d'un ĂȘtre qu'il est un sujet ? Le terme "sujet" se dĂ©finit par opposition Ă  celui d' "objet", lequel signifie dans son sens premier tout ce qui affecte les sens, et plus particuliĂšrement ce qui est prĂ©sentĂ© Ă  la vue. L'objet, c'est donc ce qui est perçu par l'intermĂ©diaire de la sensibilitĂ©, et parallĂšlement, le sujet serait donc cet ĂȘtre capable de percevoir des "objets", c'est-Ă -dire autre chose que lui-mĂȘme cela implique donc qu'il y ait distinction entre le soi et le non-soi cf. la question de l'identitĂ© biologique, par exemple en immunologie. Mais, dans ce cas, il nous faudrait revenir sur notre premiĂšre affirmation. En effet, un animal n'est-il pas capable d'opĂ©rer la distinction entre un monde d'objets ce qui n'est pas lui, et son propre corps ? Pourtant, et ce malgrĂ© la tendance de certains biologistes contemporains, il nous est difficile d'assimiler l'animal Ă  un sujet, et encore moins l'ensemble des ĂȘtres vivants. La rĂ©flexion philosophique ne nous a-t-elle pas en effet lĂ©guĂ© une conception plus spĂ©cifique du sujet ? Ainsi,pour ĂȘtre sujet, il faut d'abord ĂȘtre dotĂ© d'une conscience. Le mot "conscience" vient du latin cum scientia qui signifie "accompagnĂ© de savoir". On peut toutefois distinguer au moins trois sens de ce mot conscience d'un point de vue strictement psychologique perdre conscience, ĂȘtre inconscient au sens d'avoir perdu connaissance. Ces expressions renvoient Ă  la conscience comme Ă  une chose qu'on possĂšde et qu'on peut perdre. conscience comme la connaissance de quelque chose prendre conscience de quelque chose, ĂȘtre conscient d'une chose, avoir conscience de telle ou telle chose, soit en soi, soit en dehors de soi. Dans ces expressions, avoir conscience signifie connaĂźtre ou penser. {C}3.{C}La conscience comme conscience morale avoir mauvaise conscience, avoir un problĂšme ou un cas de conscience, agir en son Ăąme et conscience, ĂȘtre consciencieux, avoir la conscience tranquille. Et dans le mĂȘme ordre d'idĂ©e, ĂȘtre inconscient, c'est-Ă -dire agir au mĂ©pris de la prudence, dans l'ignorance des risques qu'on court ou fait courir aux autres
 Les deux premiers sens constituent ce que l'on pourrait appeler la "conscience thĂ©orique" ou psychologique. Celle-ci peut ĂȘtre dĂ©finie comme la perception que nous avons de nous-mĂȘme et du monde extĂ©rieur. Lalande la dĂ©finit ainsi dans son dictionnaire philosophique "La conscience est la connaissance plus ou moins claire qu’un sujet possĂšde de ses Ă©tats, de ses pensĂ©es et de lui-mĂȘme." Ou comme le prĂ©cise Popper "Pour dĂ©finir briĂšvement la conscience de soi, on pourrait dire que c'est la perception intĂ©rieure de l'ĂȘtre vivant non seulement dans son monde, ce qui correspondrait Ă  la simple conscience, mais aussi vis-Ă -vis du monde. Par la conscience de soi, l'individu fait l'expĂ©rience du monde et en mĂȘme temps de lui-mĂȘme en tant qu'objet de ce monde, il est conscient Ă  la fois de son expĂ©rience subjective et de sa propre existence, autrement dit, rĂ©flexion double, mode d'expĂ©rience duelle de l'existence une et indivisible de l'individu"[2]. Ainsi dĂ©finie, la conscience peut-ĂȘtre scindĂ©e en deux, dans la mesure oĂč l'on peut distinguer une conscience "directe" ou "immĂ©diate", et une conscience "rĂ©flĂ©chie". Gerald M. Edelman, parle quant Ă  lui de conscience primaire et de conscience d'ordre supĂ©rieur. Conscience immĂ©diate ou primaire C'est l'Ă©tat qui permet de se rendre compte de la prĂ©sence des choses dans le monde, d'avoir des images mentales dans le prĂ©sent. Conscience rĂ©flĂ©chie ou supĂ©rieure Elle fait appel Ă  la reconnaissance par un sujet pensant de ses propres actes et affects. Elle dĂ©note une conscience directe – la conscience immĂ©diate, non rĂ©flĂ©chie de l'existence d'Ă©pisodes mentaux, sans aucune intervention des organes rĂ©cepteurs ou sensoriels. Nous sommes ainsi conscients d'ĂȘtre conscients. La conscience rĂ©flĂ©chie est donc d'abord un redoublement faire et savoir que l'on fait, percevoir et savoir que l'on perçoit, penser et savoir que l'on pense. On peut ainsi distinguer diffĂ©rents "rĂšgnes" dans le monde = pas de conscience = pas de conscience, mais capacitĂ© Ă  sentir le monde extĂ©rieur. = les situations sont variĂ©es, on peut dire que certains animaux possĂšdent une conscience primaire mammifĂšres, oiseaux, reptiles. Ils possĂšderaient ainsi un sentiment de soi, et non une conscience de soi au sens de conscience rĂ©flĂ©chie. On pourrait comparer la situation de l'animal Ă  celle d'un somnambule qui est capable de percevoir, d'agir efficacement, et qui pourtant n'a pas conscience de ce qu'il fait. {C}4.{C}humain + certains grands singes prĂ©sence d'une conscience d'ordre supĂ©rieur. Si on suit William James, qui analysa les propriĂ©tĂ©s de la conscience, on peut considĂ©rer que possĂšde au moins 4 caractĂ©ristiques {C}-{C}elle est personnelle elle appartient Ă  l'individu, au moi.Par sa conscience, un sujet a directement accĂšs Ă  son propre monde intĂ©rieur "je peux savoir que j'ai soif". En consĂ©quence, il se reprĂ©sente lui-mĂȘme ce qu'il vit, Ă  la premiĂšre personne. {C}-{C}elle est changeante mais continue c'est ce qui permet la construction d'une identitĂ© dans le temps C'est pour ces deux premiĂšres raisons qu'un sujet s'apprĂ©hende comme une identitĂ© singuliĂšre identitĂ©, parce qu'il reste le mĂȘme Ă  travers ses diffĂ©rents Ă©tats, singuliĂšre parce qu'un sujet est un ĂȘtre unique et distinct des autres. -elle a affaire Ă  des objets qui sont indĂ©pendants d'elle. Cela signifie que la conscience est intentionnelle ; nous sommes conscients des choses et des Ă©vĂ©nements eux-mĂȘmes, ou encore de choses ou d'Ă©vĂ©nements les concernant. -elle est sĂ©lective dans le temps, autrement dit, elle n'Ă©puise pas tous les aspects des objets auxquels elle a affaire. On n'a pas conscience de tout ce qui nous entoure ou de tout ce qui passe en nous. Lorsque que nous nous concentrons par exemple, la conscience est active, et se focalise sur une partie de la rĂ©alitĂ©, ce qui nous fait perdre la conscience du reste. Par ailleurs, la conscience est aussi, dans une certaine mesure, liĂ©e Ă  la volontĂ©. Pour ĂȘtre sujet en effet,il faut qu'on soit l'auteur de ses actes "je dĂ©cide de continuer Ă  lire". Parce que l'homme a conscience de ce qui se passe en lui, il peut aussi dĂ©cider de ce qu'il va faire. Par exemple, lorsque j'ai peur, je sais aussi que j'ai peur, et je peux dĂ©cider de ma rĂ©action. DĂ©finir l'homme par la conscience, c'est donc faire de lui un sujet maĂźtre de ses actes. En rĂ©sumĂ© Un sujet est un ĂȘtre qui a conscience de ce qu'il vit, de ce qu'il fait, et de ce qu'il est. Mais un tel sujet existe t-il rĂ©ellement ? La question se pose, en particulier depuis que cette idĂ©e de l'homme comme ĂȘtre transparent Ă  lui-mĂȘme, maĂźtre de ses pensĂ©es et de ses actes, et d'une identitĂ© homogĂšne, a Ă©tĂ© remise en cause par la dĂ©couverte de l'inconscient, c'est-Ă -dire par l'existence en l'homme de pensĂ©es et de forces auxquelles sa conscience n'a pas accĂšs. Autrement dit, peut-on dĂ©finir l'homme par la conscience ? Chaque sujet est dĂšs lors amenĂ© Ă  se poser les questions suivantes "Ne suis-je pas victime d'une illusion quand je prĂ©tends me connaĂźtre, alors que certaines pensĂ©es sont telles que je ne peux pas y accĂ©der ?", "Suis-je encore l'auteur responsable de mes actes, si une incertitude plane sur la maĂźtrise que je peux avoir de moi-mĂȘme ?", "Suis-je mĂȘme certain d'avoir une identitĂ© dĂ©finie, stable et homogĂšne ?", "Si l'on prend en compte la sĂ©paration de notre psychisme entre conscience et inconscient, l'idĂ©e de l'homme comme sujet est-elle toujours lĂ©gitime ?". {C}I.{C}Conscience, identitĂ©, libertĂ©. {C}1.{C}Le cogito cartĂ©sien Le cogito cartĂ©sien, pure apparition de la subjectivitĂ© Ă  elle-mĂȘme, intervient dans le contexte d'une refondation mĂ©taphysique. C'est aprĂšs s'ĂȘtre aperçu de la faussetĂ© de nombre des opinions qu'il avait reçues jusqu'alors comme vĂ©ritables, ainsi que de la fragilitĂ© des principes sur lesquels il s'Ă©tait jusqu'ici appuyĂ©, que Descartes dĂ©cide de se dĂ©faire de tout ce qu'il a pu prendre pour vrai, et de "commencer de nouveau dĂšs les fondements" afin d' "Ă©tablir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences"[3]. Descartes a besoin d'une vĂ©ritĂ© qui ne peut ĂȘtre remise en doute, afin de construire une connaissance certaine. Il faut donc douter de tout, et chercher quelque chose qui rĂ©siste au doute, quelque chose qui ne peut pas ne pas ĂȘtre vraie. Ainsi, dans le Discours de la mĂ©thode cf. texte de la 4e partie, Descartes passe par trois Ă©tapes de remise en cause Il arrive que les sens nous trompent. Par consĂ©quent, il est impossible de leur faire entiĂšrement confiance → il faut rejeter les connaissances acquises par les sens provisoirement du moins, car le monde qu'ils nous montrent n'est peut-ĂȘtre qu'un trompe l'Ɠil. Il arrive que l'on se trompe en raisonnant par exemple en faisant des mathĂ©matiques. Par consĂ©quent, il est impossible de se fier avec certitude Ă  sa facultĂ© de penser. → il faut rejeter toutes les dĂ©monstrations que l'on prenait jusque lĂ  pour vraies. Il arrive qu'en dormant, je croie Ă  la rĂ©alitĂ© de mes rĂȘves sans que cela soit vrai nĂ©anmoins. Par consĂ©quent, qu'est-ce qui m'affirme que je ne vis pas un rĂȘve perpĂ©tuel, et que la rĂ©alitĂ© n'est qu'illusion ? → il faut rejeter l'existence mĂȘme du monde. Une fois arrivĂ© Ă  cette Ă©tape du doute, Descartes prend conscience qu'il faut nĂ©cessairement que lui soit quelque chose lorsqu'il doute, quand bien mĂȘme il douterait de tout. Autrement dit, dans l'effondrement gĂ©nĂ©ral et mĂ©thodiquement orchestrĂ© des certitudes, c'est une "vĂ©ritĂ© certaine" qui est trouvĂ©e "Je me suis persuadĂ© qu'il n'y avait rien du tout dans le monde, qu'il n'y avait aucun ciel, aucune terre, aucun esprit, ni aucun corps ; ne me suis-je donc pas persuadĂ© que je n'Ă©tais point ? Non, certes, j'Ă©tais sans doute, si je me suis persuadĂ©, ou seulement si j'ai pensĂ© quelque chose{C}[4]{C}". Ainsi donc, "l'ĂȘtre ou l'existence de la pensĂ©e" constitue "le premier principe de la mĂ©taphysique". "Je suis", cette Ă©vidence tient dans le simple fait de penser quelque chose, qui recĂšle en lui ce fait qui est celui de le pensĂ©e. Mais attention, il ne faut pas entendre le "je pense" de Descartes comme synonyme de "je rĂ©flĂ©chis". Si tel Ă©tait le cas, sa phrase perdait en effet tout son sens. Par pensĂ©e, Descartes entend en effet tout ce qui relĂšve de la conscience ce que je sens "MalgrĂ© tout, il me semble voir, il me semble entendre, il me semble avoir chaud, cela ne peut ĂȘtre faux ; cela est, au sens propre, ce qui en moi s'appelle sentir ; et cela, considĂ©rĂ© dans ces limites prĂ©cises, n'est rien d'autre que penser"{C}[5]{C}. "Par le mot de penser j'entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons immĂ©diatement par nous-mĂȘmes ; c'est pourquoi non seulement entendre, vouloir, imaginer, mais aussi sentir, est la mĂȘme chose ici que penser"{C}[6]{C}. Descartes constate alors qu'Ă  travers les diffĂ©rentes formes de pensĂ©e, c'est toujours le mĂȘme ĂȘtre qui pense. C'est "moi" qui doute, qui affirme, qui nie, qui veut. C'est donc toujours le mĂȘme "sujet" qui subsiste Ă  travers les diffĂ©rentes expĂ©riences de pensĂ©e. → Cf. texte de Descartes, MĂ©ditations mĂ©taphysiques 1641, "MĂ©ditation seconde", § 9. Ainsi, on peut dire que pour Descartes, la conscience que le sujet a de lui-mĂȘme est la premiĂšre des vĂ©ritĂ©s. Mais qu'est-ce que cette conscience ? Remarque pour Damasio, Ă  l'inverse de Descartes, "le fait d'exister a prĂ©cĂ©dĂ© celui de penser"{C}{C}[7]{C}. Pour lui, nous sommes, et ensuite nous pensons, et nous ne pensons que dans la mesure oĂč nous sommes, puisque la pensĂ©e dĂ©coule, en fait, de la structure et du fonctionnement de l'organisme. conscience est conscience de quelque chose Il arrive que l'on dise que l'on ne pense Ă  rien. Pourtant, en disant cela, on pense encore Ă  quelque chose. Par dĂ©finition en effet, la conscience est, sous peine de cesser d'ĂȘtre, conscience de quelque chose. Elle n'a rien Ă  savoir en particulier pour ĂȘtre une conscience, mais elle ne peut pas n'avoir conscience de rien. Car comme l'Ă©nonce Husserl[8] "Toute conscience est toujours conscience de quelque chose". → Cf. texte de Husserl, MĂ©ditations cartĂ©siennes, II, 14 ou AndrĂ© Dartigues, Qu'est-ce que la phĂ©nomĂ©nologie ?, p. 23-24. Toute conscience est en rĂ©alitĂ© "objectivation" de quelque chose, car la conscience a nĂ©cessairement un objet. Il y a dans toute conscience une "intentionnalitĂ©"{C}[9]{C}, c'est-Ă -dire que toute conscience est visĂ©e de quelque chose ; toute conscience se projette vers quelque chose. La conscience n'estdonc pas passive mais toujours active. La conscience est un effort d'attention qui se concentre autour d'un objet. → la conscience est conscience des objets qu'elle vise. Cette concentration est structurĂ©e par l'expĂ©rience ou par des catĂ©gories a priori de l'entendement, structures que l'on considĂšre parfois comme les fondements de toute connaissance du monde extĂ©rieur. Autrement dit, Ă  la question de savoir quelles relations la conscience entretient avec la rĂ©alitĂ© en gĂ©nĂ©ral, une description phĂ©nomĂ©nologique rĂ©pond que celle-ci a une structure spatiale et temporelle, structure qui est une organisation des concepts qui concernent notre expĂ©rience du monde et nous-mĂȘmes en tant qu'acteurs de ce monde. Cette idĂ©e que la conscience est avant tout visĂ©e va amener Sartre Ă  critiquer la notion d'identitĂ©. {C}3.{C}La critique sartrienne de l'identitĂ©. Selon Sartre, l'homme est cet "Être qui est ce qu’il n’est pas et qui n’est pas ce qu’il est"{C}{C}[10]{C}{C}. L'homme est ce qu'il n'est pas son projet donc ce qu'il n'est pas encore, et il n'est pas ce qu'il est, parce qu'il s'en sĂ©pare en en prenant conscience. Autrement dit, la conscience nous prive d'identitĂ©. Par exemple, un homme qui a fait du mal et qui se perçoit comme mĂ©chant est-il mĂ©chant ? On peut dire qu'Ă  la fois il l'est et ne l'est pas. Il l'est dans la mesure oĂč il a effectivement commis certains actes, eu certaines intentions. Mais il ne l'est pas dans la mesure oĂč il objective cette mĂ©chancetĂ©, c'est-Ă -dire qu'il la met Ă  distance de lui ; il montre qu'il ne s'identifie pas Ă  elle. Autrement dit, par la conscience, nous sommes toujours autre que ce nous sommes et dans l'ambiguĂŻtĂ© quant Ă  ce que nous sommes. Pour Sartre, la conscience n'est pas ce qu'elle est et est ce qu'elle n'est pas dans la mesure oĂč elle se choisit constamment. L'homme est ce qu'il a conscience d'ĂȘtre, mais "L'homme est non seulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit aprĂšs l'existence, comme il se veut aprĂšs cet Ă©lan vers l'existence, l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait"[11]. → l'homme sera d'abord ce qu'il aura projetĂ© d'ĂȘtre ≠ voudra ĂȘtre L'homme est ce qu'il veut, et ce que l'on veut s'exprime dans ce que nous faisons. "Seuls les actes dĂ©cident de ce qu'on a voulu"[12]. On peut donc dire qu'avec Sartre, nous sommes ce que nous faisons. Notre ĂȘtre se confond avec nos actes. Cf. texte tirĂ© de Huis-clos, scĂšne 5, Folio, p. 89-90 Étant ce qu'il a projetĂ© d'ĂȘtre, l'homme est donc responsable de ce qu'il est. C'est pourquoi selon Sartre, l'homme est condamnĂ© Ă  ĂȘtre libre. Il est entiĂšrement responsable de ce qu'il fait. → la conscience signifie la libertĂ©. Le sujet est par dĂ©finition un sujet libre. Refuser sa libertĂ©, nier celle-ci, c'est en fait fuir ses responsabilitĂ©s,c'est ĂȘtre un "lĂąche" et ne pas assumer sa condition d'ĂȘtre humain. Ainsi, Sartre analyse la perte de conscience comme une Ă©vasion du sujet. Perdre conscience, c'est un moyen de ne pas avoir Ă  faire face. DĂ©finir l'homme par la conscience, c'est faire de lui un ĂȘtre libre et responsable de ce qu'il fait. Toutefois, Freud va remettre en cause la maĂźtrise de l'homme sur lui-mĂȘme en montrant que l'homme est gouvernĂ© dans ses actions par des pensĂ©es, des dĂ©sirs dont il n'a pas conscience. [1] Essai sur l'entendement humain, II, 27, 9. {C}[2]{C} Karl Popper, L'avenir est ouvert 1983, trad. J. ÉtorĂ©, Champs Flammarion, 1995, p. 102. [3] PremiĂšre mĂ©ditation. [4] MĂ©ditations mĂ©taphysiques, Seconde mĂ©ditation [5] MĂ©ditations mĂ©taphysiques, Seconde mĂ©ditation [6] Les principes de la philosophie, PremiĂšre partie, § 9. [7] L'erreur de Descartes, p. 335. {C}[8]{C} DĂ©jĂ  Mansel exprimait cette idĂ©e en 1858 dans Limites de la pensĂ©e religieuse citĂ© par Spencer dans ses Premiers principes, Chap. 3 RelativitĂ© de toute connaissance "La conception mĂȘme de la conscience, quel que soit son mode de manifestation, implique nĂ©cessairement la distinction entre un objet et un autre objet. Pour ĂȘtre conscients, il faut que nous soyons conscients de quelque chose et ce quelque chose ne peut ĂȘtre connu comme ce qu'il est, qu'en Ă©tant distinguĂ© de ce qu'il n'est pas.[
] Une seconde caractĂ©ristique de la conscience, c'est qu'elle est seulement possible sous forme de relation. Il faut qu'il y ait un sujet ou personne consciente et un objet ou chose dont le sujet est conscient. Il ne peut pas y avoir conscience sans l'union de ces deux facteurs et, de cette union, chacun d'eux n'existe que comme Ă©tant en rapport avec l'autre. Le sujet n'est sujet qu'en tant qu'il est conscient d'un objet ; l'objet n'est objet qu'en tant qu'il est perçu par un sujet la destruction de l'un ou de l'autre est la destruction de la conscience elle-mĂȘme". p. 53 On peut mĂȘme remonter Ă  Leibniz, lequel Ă©crit dans ses Animadversiones
 ad § 7, G. IV, p. 357 "Je ne suis pas seulement conscient de moi comme pensant, mais aussi du contenu de mes pensĂ©es, et il n'est pas plus certain que je pense, qu'il ne l'est que ceci ou cela fait l'objet de mes pensĂ©es." Ou encore "Toute pensĂ©e est pensĂ©e de quelque chose" in Annotation Ă  une lettre d'Eckhardt, mai 1677, G. I, p. 237. {C}[9]{C} En fait, c'est Franz Brentano 1858-1917 qui a repris le concept d'intentionnalitĂ© aux scolastiques, et l'a remis sur le devant de la scĂšne. {C}[10]{C} L'Être et le nĂ©ant, NRF, Gallimard, p. 287. {C}[11]{C} L'existentialisme est un humanisme, pp. 29-30. {C}[12] Huis-clos, scĂšne 5, Folio, pp. 89-90 Date de crĂ©ation 05/07/2010 1529 DerniĂšre modification 01/07/2014 1454 CatĂ©gorie Page lue 19662 fois Imprimer l'article PubliĂ© le 07/03/2016 SpĂ©cificitĂ© humaine – Une pensĂ©e historique et sociale DE QUOI PARLE-T-ON ? La conscience. La conscience est Ă  la fois une rĂ©alitĂ© intĂ©rieure et une capacitĂ©. Nous sommes conscients et nous le savons les deux sont indissociables !. Cela s’impose Ă  nous depuis notre enfance. Cela nous donne une libertĂ© et des possibilitĂ©s extrĂȘmes. La conscience, spĂ©cificitĂ© humaine. Si un ĂȘtre humain perd sa conscience, c’est la qualitĂ© mĂȘme de son existence qui disparaĂźt. Les plantes et les animaux peuvent trĂšs bien vivre sans conscience, mais pas les hommes. LA DEFINITION Les diffĂ©rentes facettes de la conscience sont les suivantes – Pouvoir formuler pour soi-mĂȘme ou les autres ce que l’on Ă©prouve, dĂ©sire, pense. – Admettre que tout ce qui m’arrive dans le temps concerne bien une seule et mĂȘme entitĂ© durable moi-mĂȘme. – Entendre » en moi-mĂȘme des jugements sur la valeur morale de ce que je fais. – Trouver Ă©vident que cette vie intĂ©rieure que je ressens en moi existe aussi et globalement de la mĂȘme façon chez tous les autres ĂȘtres humains les psychologues appellent cela avoir une thĂ©orie de l’esprit ». Certains animaux ont-ils une conscience ? Les facettes citĂ©es ci-dessus sont indissociables de la pensĂ©e, elle-mĂȘme indissociable du langage. En Ă©tudiant scientifiquement le comportement animal, on se rend compte que les animaux se repĂšrent trĂšs efficacement dans leur environnement. Mais c’est seulement chez les plus proches de nous, les grands singes, qu’une vraie sensibilitĂ© aux autres et une reprĂ©sentation assez abstraite pourraient frĂŽler la conscience. LA CITATION Toute conscience est conscience de quelque chose ». – La conscience est une pensĂ©e et une visĂ©e. Est-elle banale, cette phrase de Husserl, l’un des plus importants philosophes du XXe siĂšcle ? Pas du tout, si on la comprend comme une mise au point. Il n’y a pas de conscience vide, dans l’absolu, sans contenu. Donc, on ne peut pas se satisfaire du cĂ©lĂšbre Je pense, donc je suis », affirmĂ© par Descartes au XVIIe siĂšcle, qui peut donner l’impression d’une conscience pure et simple. Je suis, j’existe, bien sĂ»r, mais il faut prĂ©ciser que je pense nĂ©cessairement quelque chose, ou Ă  quelque chose. Selon Husserl, par nature, la conscience est une visĂ©e, donc une fenĂȘtre ou un projecteur qui choisit nĂ©cessairement ce qu’elle Ă©claire. C’est la notion de champ de conscience». – La conscience est inscrite dans son temps. SymĂ©triquement, la conscience ne peut pas ĂȘtre autre chose que l’ĂȘtre-conscient ». Toute conscience est celle de quelqu’un, bien situĂ© dans son Ă©poque, dans son rĂŽle parmi les autres. C’est Marx qui faisait au siĂšcle prĂ©cĂ©dent cette autre mise au point. Il n’y a pas de conscience anonyme, flottante, de tout le monde et de personne. Elle est nĂ©cessairement historique et sociale. On peut partir de l’intĂ©rioritĂ© de l’individu, Ă  l’instar d’Husserl, ou de la sociĂ©tĂ© autour de lui, comme Marx. La question Ă  se poser, c’est la conscience
 de quoi ?
 de qui ? Pour plus de rĂ©visions, s’abonner au magazine Phosphore Guides. Synonyme dĂ©finition Un synonyme est un mot, adjectif, verbe ou expression qui a la mĂȘme signification qu'un autre, ou une signification quasiment identique. Les synonymes sont d'autres mots qui veulent dire la mĂȘme chose. Cela Ă©vite de faire des rĂ©pĂ©titions dans une phrase sans en changer le sens. Antonyme dĂ©finition Un antonyme est un mot, adjectif, verbe ou expression dont le sens est opposĂ© Ă  celui d'un mot. Les antonymes permettent d'exprimer le contraire d'un mot. Conjugaison dĂ©finition Dans les langues dĂźtes flexionnelles, la conjugaison est la flexion des verbes. La forme des verbes varient en fonction des Ă©vĂšnements. Usage des synonymes et antonymes Synonymes et antonymes ont pour but de - Enrichir un texte, un mail, un message. - Eviter les rĂ©pĂ©titions dans un texte. Usage de la conjugaison La conjugaison se fait au grĂ© d'un nombre de traits grammaticaux le nombre ; le genre ; la personne ; la voix ; l'aspect ; le mode ; le mouvement associĂ© ; le temps ; Exemples de synonymes Les mots tranquille, sĂ©rĂ©nitĂ©, tranquillitĂ© sont des synonymes de "calme". Aimable, beau, charmant sont des synonymes de "agrĂ©able". Exemples d'antonymes Les mots affectueux, agrĂ©able, attendrissant sont des antonymes de "sĂ©vĂšre". Ambitieux, arrogant, audacieux sont des antonymes de "modeste". Exemples de conjugaison "Être" au subjonctif prĂ©sent - que je sois - que tu sois - qu'il elle soit - que nous soyons - que vous soyez - qu'ils elles soient "Voir" au futur simple - je verrai - tu verras - il elle verra - nous verrons - vous verrez - ils elles verront Utilisation de Dans votre quotidien, pour la rĂ©daction d'un mail, d'un texte, d'une rĂ©daction, si vous souhaitez Ă©viter les rĂ©pĂ©titions, trouver le sens opposĂ© d'un mot ou avez un doute sur la conjugaison d'un verbe. Ce site vous permet de trouver en un seul endroit, tous les synonymes, antonymes et les rĂšgles de conjugaison de la langue française. c'est plus de 44800 synonymes, 15000 antonymes et 8600 conjugaisons disponibles. Vous utilisez ici les synonymes de conscient. Ces synonymes du mot conscient vous sont proposĂ©s Ă  titre indicatif. Conditions gĂ©nĂ©rales d'utilisation © 2015 - Tous droits rĂ©servĂ©s.

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