Anciennelettre d'amour. Le 9 juin 1918. Dis-toi bien qu'aucune parole, aucune marque de tendresse ne sera jamais capable de te prouver tant d'amour que j'ai pour toi. Tu es ma vie, tu es ma joie, tu as illuminĂ© mes jours et tu les a remplis d'un parfum qui enivre, un parfum qui fait aimer la vie, qui la fait trouver belle, mĂȘme quand les PhilippeAntoine

Lettre d'un poilu Ă  sa femme :
"La sentence est tombĂ©e : je vais ĂȘtre fusillĂ© pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempĂ©rer."
Le 30 mai 1917
Léonie chérie
J'ai confiĂ© cette derniĂšre lettre Ă  des mains amies en espĂ©rant qu'elle t'arrive un jour afin que tu saches la vĂ©ritĂ© et parce Tuéà l’ennemi lors de cette campagne contre l’Allemagne, le 11 novembre 1914 Ă  l’ñge de 28 ans, d’une balle en pleine poitrine alors qu’il rejoignait les tranchĂ©es du front de l’est, de lui ne subsiste que deux photos un peu passĂ©es, deux mĂ©dailles, et ses lettres prĂ©cieusement conservĂ©es, qu’il envoya rĂ©guliĂšrement Ă  sa femme et sa fille (ma parun Ă©clat d’obus pendant la premiĂšre bataille de la Marne. Puis,il fĂ»t envoyĂ© Ă  l’hĂŽpital de Tulle oĂč PostĂ© le 19 novembre 2013 sous Lettres de poilus. Dans cet article nous allons publier, toutes les semaines, des lettres de poilus qui nous ont marquĂ©es. Voici donc la premiĂšre lettre que nous avons choisi : Prometsmoi aussi ma douce LĂ©onie, lorsque le temps aura lissĂ© ta douleur, de ne pas renoncer Ă  ĂȘtre heureuse, de continuer Ă  sourire Ă  la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite Ă  toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous mĂ©ritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cƓur au Lettresextraites deParoles de Poilus. (Ă©ditĂ©es par Radio-France) ( Maurice MarĂ©chal avait vingt-deux ans en 1914. AprĂšs la guerre, il deviendrait l'un des plus grands violoncellites du monde : l'Ă©gal de Casals et l'un des maĂźtres de Rostropovitch. Entre 1914 et 1919, le matricule 4684 classe 12 fut soldat de 2Ăšme classe et agent de liaidon. Lettred'un poilu. Un travail que j'ai eu Ă  faire l'annĂ©e derniĂšre. Je devais inventer une lettre Ă©crite par un poilu pour un de ses proches. Voir plus. 0 0 60 478. Auteur : Ellia. CatĂ©gorie : Romans/Nouvelles . Romans/Nouvelles Policier/Thriller Science Fiction Heroic/Fantasy Fantastique Erotisme Romantisme Humour ActualitĂ© PoĂ©sie Informatique Théùtre Les800 lettres d’un Poilu retranscrites. Enseignante d’histoire au collĂšge Supervielle de Bressuire, Dominique Lenne a eu la chance de se faire prĂȘter par une de ses Ă©lĂšves les 800 lettres que son arriĂšre-arriĂšre-grand-pĂšre a Ă©crites Ă  sa femme durant la guerre. Exceptionnellement bien conservĂ©es malgrĂ© l’écriture au crayon AccueilAisne [PHOTOS] Les 200 lettres d’un poilu retrouvĂ©es par hasard un siĂšcle plus tard. Durant la Grande Guerre, Raoul Descat a Ă©crit de nombreuses lettres Ă  constituĂ©des lettres envoyĂ©es par ce soldat Ă  sa famille. Ces lettres sont d'une importance capitale pour nous, qui n'avons pas connu cette guerre et cette Ă©poque. Nous tenons Ă  remercier Manon Fabre, ancienne Ă©lĂšve du collĂšge Nicolas ContĂ© de RĂ©gny, qui nous a permis de dĂ©couvrir cet Ă©change Ă©pistolaire, mais Ă©galement Mme DĂ©moliĂšre qui a eu la SdmC. Moment d'Ă©motion et de recueillement vendredi matin, en face du monument aux Morts des Camoins 11e. RĂ©plique de la lettre de son arriĂšre-arriĂšre-grand-oncle en mains, Clara Drouhot lit les derniers mots de Jean Soulagnes, mort sur le front pendant la guerre de 14-18 et s'adressant le 27 mai 1915 Ă  son "seul ami" Jean Audiffen. "Vous ne refuserez pas le pĂ©nible service, en cas d'Ă©vĂ©nement grave, d'avertir ma famille et ma fiancĂ©e qu'avant de mourir, aprĂšs avoir donnĂ© ma vie au pays, mon Ăąme ne pense qu'Ă  eux", rĂ©cite du haut de ses 8 ans la jeune fille entourĂ©e de ses parents. PrĂ©monitoire lettre. Le 8 juin 1915, Jean Soulagnes est tuĂ© dans le nord de la France, sur le front de la Somme, Ă  HĂ©buterne. Pendant 103 ans, le nom de Jean Soulagnes ne sera plus il ressort des tranchĂ©es en 2018 Ă  la faveur d'une enquĂȘte des policiers de la BSU de la Division centre de Marseille. À la suite d'une sĂ©rie de cambriolage Ă  Marseille et dans sa pĂ©riphĂ©rie, une perquisition est menĂ©e au domicile d'un suspect dans le 5e arrondissement de la citĂ© phocĂ©enne. Ici et lĂ  des preuves des mĂ©faits sont trouvĂ©es. Au fond d'un sac en plastique, la lettre de Jean Soulagnes, pliĂ©e en quatre. Le major Laurent est chargĂ© de l'enquĂȘte. "Nous avons tout de suite compris qu'il s'agissait d'une piĂšce rare. D'une saisie diffĂ©rente", rembobine-t-il. Par chance, la lettre est en bon lecture empreint les enquĂȘteurs d'une Ă©motion rare. "À travers elle, on peut mesurer tout le dĂ©vouement des soldats", souligne avec solennitĂ© le directeur dĂ©partemental de la sĂ©curitĂ© publique, Jean-Marie Salanova. Cette trace de l'histoire de France, ce tĂ©moignage rare pourrait ne rester qu'une piĂšce Ă  conviction sous scellĂ© dans une enquĂȘte criminelle. En accord avec sa direction, la cellule communication de la DDSP dĂ©cide de pousser plus loin les enquĂȘte participativePas n'importe comment, pas par n'importe quel biais les citoyens du Net, les gĂ©nĂ©alogistes vont ĂȘtre mis Ă  contribution. Via les rĂ©seaux sociaux, les comptes Facebook et Twitter de la police nationale des Bouches-du-RhĂŽne, la lettre est publiĂ©e. Le message qui l'accompagne est important. Il invite quiconque Ă  donner des informations sur Jean Soulagnes dans le but de remettre la lettre Ă  ses quelques heures, les policiers obtiennent des milliers de rĂ©ponses. Beaucoup d'encouragements et surtout des Ă©lĂ©ments pertinents sur Jean Soulagnes recueillis entre autres par Marie-Louise Bicais lire ci-dessous, gĂ©nĂ©alogiste amateur sur Marseille. Premier rĂ©flexe, elle consulte les Archives dĂ©partementales et met au jour une sĂ©rie de documents retraçant la vie du soldat. Son acte de naissance et son acte de dĂ©cĂšs imprimĂ©s, avec les autres enquĂȘteurs derriĂšre leurs ordinateurs, elle trouve le nom des parents proches. Le nom de sa fiancĂ©e Marthe de Sorbiers remonte Ă©galement Ă  la surface. Les gĂ©nĂ©alogistes dĂ©couvriront qu'elle s'est mariĂ©e cinq ans aprĂšs la mort de Jean Soulagnes. "C'est la vie", commente avec Ă©motion Marie-Louise, pas au bout de ses remontant le fil des archives, elle met en Ă©vidence le nom de Drouhot. Sur diffĂ©rents sites de gĂ©nĂ©alogie, cette famille basĂ©e en CĂŽte d'Or a publiĂ© une partie de son arbre gĂ©nĂ©alogique. Suffisant pour que les enquĂȘteurs du Net fassent le lien avec Jean Soulagne. La cellule communication de la police nationale des Bouches-du-RhĂŽne se charge de certifier le lien de filiation. StĂ©phane Drouhot est l'arriĂšre-petit-neveu du soldat mort au moins de 48 heures et grĂące Ă  l'investissement de milliers de personnes, la lettre va pouvoir leur ĂȘtre remise. Plus de 103 ans aprĂšs, le rendez-vous fut donc donnĂ© dans l'une des salles de l'HĂŽtel de police de Marseille avant de se rendre devant le monument aux Morts des Camoins. Au milieu de la dizaine de noms rappelant le sacrifice de cette jeunesse française durant la PremiĂšre Guerre mondiale figure celui de Jean Soulagnes. En haut de la stĂšle du monument, un message "Aux enfants des Camoins morts pour la France". Le 1818 l'incroyable histoire de la lettre d'un poilu marseillais retrouvĂ©e 103 ans aprĂšs Marie-Louis Bicais, gĂ©nĂ©alogiste "La gĂ©nĂ©alogie est passionnante" Comment enquĂȘte un gĂ©nĂ©alogiste ?DĂ©jĂ  en Ă©tant curieux ! Pour trouver l'histoire de sa famille et la remonter. On procĂšde comme la police on trouve un petit bout de fil et on dĂ©roule. À partir d'un nom, on part Ă  la recherche de l'acte de naissance. On le trouve sur le site des archives dĂ©partementales. Il y a Ă©normĂ©ment d'archives en ligne dĂ©sormais, elles sont numĂ©risĂ©es. Sur l'acte de naissance, on a le nom des parents, etc. Avec les archives en ligne, c'est formidable car on peut tout faire depuis son fauteuil chez soi. Et une fois qu'on a le nom des parents, on va sur un site de gĂ©nĂ©alogie, on tape le nom et on regarde si quelque chose sort. Aujourd'hui, il y a deux sites importants de gĂ©nĂ©alogie GĂ©nĂ©anet et Philae. je recommande aux gens de mettre son arbre gĂ©nĂ©alogique. Car on met Ă  disposition des informations, ce qui fait qu'il suffit de taper un nom pour reconstituer des choses. C'est passionnant on ne s'en lasse pas. Ça fait 25 ans que je fais de la gĂ©nĂ©alogie. J'ai pu retracer l'histoire de ma famille jusqu'au XIIe siĂšcle. Comment avez-vous procĂ©dĂ© avec l'histoire du poilu ?Effectivement. On a trouvĂ© le nom Soulagnes dans un arbre gĂ©nĂ©alogique sur le Net. C'Ă©tait bien lui car c'Ă©tait les mĂȘmes parents sur l'acte de naissance. Il Ă©tait lĂ  avec ses frĂšres et soeurs. Il n'avait pas de descendance donc il fallait chercher s'il y a avait des traces de frĂšres et soeurs et on a trouvĂ© la trace de l'une de ses soeurs dans l'arbre de monsieur Drouhot. Tout le monde n'a pas son arbre gĂ©nĂ©alogique sur internet. L'avantage avec Monsieur Drouhot, c'est qu'il a eu la curiositĂ© de faire des recherches et de mettre son arbre sur internet, donc on trouve son arriĂšre-grand-mĂšre, etc. Mais si les autres frĂšres et soeurs de Jean Soulagnes ont eu une descendance mais que cette descendance n'a pas Ă©tĂ© curieuse pour faire la gĂ©nĂ©alogie, on ne connaĂźtra pas les descendants. Quid du destinataire de la lettre, Jean Audiffen ?Pour Monsieur Audiffen, certains pensent avoir trouvĂ© qui il Ă©tait mais je crois qu'ils n'ont pas la certitude que c'Ă©tait le bon. En revanche, pour la fiancĂ©e, quelqu'un a trouvĂ© son nom dans l'avis de dĂ©cĂšs de Jean Soulagnes. Elle Ă©tait sur un arbre sur un internet et je suis allĂ©e voir son acte de mariage sur les archives dĂ©partementales. Elle s'est mariĂ©e en 1920. Le soldat est dĂ©cĂ©dĂ© en 1915. C'est passionnant de retracer ces pans d'histoire de France. Il est l’arriĂšre-petit-neveu du poiluStĂ©phane Drouhot est venu de CĂŽte d'Or avec sa femme et sa fille, Il parle d'un "lien invisible". D'un "sentiment Ă©trange" lors de ses passages Ă  Marseille pour les vacances. Sa mĂšre Arlette lui avait confiĂ© que ses lointains aĂŻeuls pouvaient ĂȘtre originaires de la rĂ©gion. Mais de sa CĂŽte d'Or natale, StĂ©phane Drouhot, 48 ans, n'aurait jamais imaginĂ© se retrouver aux Camoins pour recevoir des mains de la police nationale la lettre de son arriĂšre-grand-oncle dĂ©cĂ©dĂ© sur le front de la Somme. "Quand j'ai appris la nouvelle, je suis tombĂ© des nues", assure-t-il avec Ă©motion. Ce n'est pas la la suite de l'appel sur Twitter, une formidable chaĂźne de recherches s'est mise en place. En moins de deux jours, son nom est retrouvĂ© par les gĂ©nĂ©alogistes amateurs. "J'ai comptĂ©. J'ai reçu 236 mails pour me dire qu'une lettre avait Ă©tĂ© retrouvĂ©e", souligne avec Ă©tonnement le Bourguignon. Un par un, il leur rĂ©pond. Par tĂ©lĂ©phone, le major Louis lui confirme la nouvelle. Ses propres recherches permettent de construire son arbre gĂ©nĂ©alogique et de mieux comprendre sa propre d'une famille de quatre enfants, Jean Soulagnes avait une grande soeur prĂ©nommĂ©e Anita. Pendant la guerre, elle s'Ă©tait mariĂ©e avec un officier originaire de CĂŽte d'Or. VoilĂ  pour son ascendance directe mais il lui manque des Ă©lĂ©ments sur les descendants des frĂšres et soeurs du soldat. "Cela m'importe car eux aussi pourraient avoir un exemplaire de la lettre", relate StĂ©phane Drouhot. Pour sa part, le fac-similĂ© va rejoindre un mur de sa maison oĂč les diffĂ©rentes dĂ©corations de ses aĂŻeuls sont affichĂ©es. Ses propres recherches gĂ©nĂ©alogiques font Ă©tat d'un certain nombre de dĂ©corations militaires dans sa famille. "Au-delĂ  de cela, ce qui m'intĂ©resse vraiment, ce sont les petites histoires". Avec la lettre retrouvĂ©e du poilu, il en a une grande Ă  raconter. Ma chĂšre LĂ©onie chĂ©rie J’ai confiĂ© cette derniĂšre lettre Ă  des mains amies en espĂ©rant qu’elle t’arrive un jour afin que tu saches la vĂ©ritĂ© et parce que je veux aujourd’hui tĂ©moigner de l’horreur de cette guerre. Quand nous sommes arrivĂ©s ici, la plaine Ă©tait magnifique. Aujourd’hui, les rives de l’Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversĂ©e, brĂ»lĂ©e. Le paysage n’est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchĂ©es de premiĂšre ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelĂ©s, c’est la guerre des mines avec la perspective de sauter Ă  tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, Ă©paisse, collante dont il est impossible de se dĂ©barrasser. Les tranchĂ©es s’écroulent sous les obus et mettent Ă  jour des corps, des ossements et des crĂąnes, l’odeur est pestilentielle. Tout manque l’eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillĂ©s, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid Ă  cause de la longueur des boyaux Ă  parcourir. Nous n’avons mĂȘme plus de sĂšches pour nous rĂ©conforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous rĂ©chauffer. Nous partons au combat l’épingle Ă  chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffĂ©s d’un casque en tĂŽle d’acier lourd et incommode mais qui protĂšge des ricochets et encombrĂ©s de tout l’attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participĂ© Ă  des offensives Ă  outrance qui ont toutes Ă©chouĂ© sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissĂ© extĂ©nuĂ©s et dĂ©sespĂ©rĂ©s. Les malheureux estropiĂ©s que le monde va regarder d’un air dĂ©daigneux Ă  leur retour, auront-ils seulement droit Ă  la petite croix de guerre pour les dĂ©dommager d’un bras, d’une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaĂźt Ă  tous comme une infĂąme et inutile boucherie. Le 16 avril, le gĂ©nĂ©ral Nivellea lancĂ© une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un Ă©chec, un dĂ©sastre ! Partout des morts ! Lorsque j’avançais les sentiments n’existaient plus, la peur, l’amour, plus rien n’avait de sens. Il importait juste d’aller de l’avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d’accĂšs boisĂ©es, Ă©taient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil Ă  l’épaule j’errais, la sueur dĂ©goulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausĂ©e. Un vrai charnier s’étendait Ă  mes pieds. J’ai descendu la butte en enjambant les corps dĂ©sarticulĂ©s, une haine terrible s’emparant de moi. Cet assaut a semĂ© le trouble chez tous les poilus et forcĂ© notre dĂ©sillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l’état major. Tous les combattants dĂ©sespĂšrent de l’existence, beaucoup ont dĂ©sertĂ© et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter Ă  dĂ©poser les semaine derniĂšre, le rĂ©giment entier n’a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchĂ©e, nous avons refusĂ© de continuer Ă  attaquer mais pas de dĂ©fendre. Alors, nos officiers ont Ă©tĂ© chargĂ©s de nous juger. J’ai Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombĂ©e je vais ĂȘtre fusillĂ© demain pour l’exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d’obtempĂ©rer. En nous exĂ©cutant, nos supĂ©rieurs ont pour objectif d’aider les combattants Ă  retrouver le goĂ»t de l’obĂ©issance, je ne crois pas qu’ils y parviendront. Comprendras-tu LĂ©onie chĂ©rie que je ne suis pas coupable mais victime d’une justice expĂ©ditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliĂ©s de l’histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandĂ©s, Ă  l’aube, agenouillĂ© devant le peloton d’exĂ©cution. Je regrette tant ma LĂ©onie la douleur et la honte que ma triste fin va t’ si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon dĂ©part au combat Ă©tait une si douce et si jolie folie mais aujourd’hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cƓur. Je vous demande pardon mes anges de vous abandonner. Promets-moi mon amour de taire Ă  ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son pĂšre est tombĂ© en hĂ©ros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mĂ©moire des poilus fusillĂ©s pour l’exemple est rĂ©habilitĂ©e, mais je n’y crois guĂšre, alors seulement, et si tu le juges nĂ©cessaire, montre-lui cette lettre. Ne doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous sacrifier. Promets-moi aussi ma douce LĂ©onie, lorsque le temps aura lissĂ© ta douleur, de ne pas renoncer Ă  ĂȘtre heureuse, de continuer Ă  sourire Ă  la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite Ă  toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous mĂ©ritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cƓur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravĂ©s dans ma mĂ©moire, seront mon dernier rĂ©confort avant la fin. EugĂšne ton mari qui t’aime tant Le 30 mai 1917Léonie chérieJ'ai confié cette derniÚre lettre à des mains amies en espérant qu'elle t'arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce que je veux aujourd'hui témoigner de l'horreur de cette nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd'hui, les rives de l'Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n'est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de premiÚre ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c'est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s'écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crùnes, l'odeur est manque l'eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillés, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid à cause de la longueur des boyaux à parcourir. Nous n'avons mÃÂȘme plus de sÚches pour nous réconforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous ré partons au combat l'épingle à chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffés d'un casque en tÎle d'acier lourd et incommode mais qui protÚge des ricochets et encombrés de tout l'attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participé à des offensives à outrance qui ont toutes échoué sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissé exténués et désespérés. Les malheureux estropiés que le monde va regarder d'un air dédaigneux à leur retour, auront-ils seulement droit à la petite croix de guerre pour les dédommager d'un bras, d'une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaÃt à tous comme une infùme et inutile 16 avril, le général Nivelle a lancé une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Partout des morts ! Lorsque j'avançais les sentiments n'existaient plus, la peur, l'amour, plus rien n'avait de sens. Il importait juste d'aller de l'avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d'accÚs boisées, étaient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil à l'épaule j'errais, la sueur dégoulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausée. Un vrai charnier s'étendait à mes pieds. J'ai descendu la butte en enjambant les corps désarticulés, une haine terrible s'emparant de assaut a semé le trouble chez tous les poilus et forcé notre désillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l'état major. Tous les combattants désespÚrent de l'existence, beaucoup ont déserté et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter à déposer les armes. La semaine derniÚre, le régiment entier n'a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de dé nos officiers ont été chargés de nous juger. J'ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombée je vais ÃÂȘtre fusillé pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempérer. En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d'aider les combattants à retrouver le goût de l'obéissance, je ne crois pas qu'ils y Léonie chérie que je ne suis pas coupable mais victime d'une justice expéditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliés de l'histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandés, à l'aube, agenouillé devant le peloton d'exécution. Je regrette tant ma Léonie la douleur et la honte que ma triste fin va t' si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon départ au combat était une si douce et si jolie folie mais aujourd'hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cÅ“ur. Je vous demande pardon mes anges de vous mon amour de taire à ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son pÚre est tombé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l'exemple est réhabilitée, mais je n'y crois guÚre, alors seulement, et si tu le juges nécessaire, montre-lui cette doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous aussi ma douce Léonie, lorsque le temps aura lissé ta douleur, de ne pas renoncer à ÃÂȘtre heureuse, de continuer à sourire à la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite à toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous méritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cÅ“ur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravés dans ma mémoire, seront mon dernier réconfort avant la ton mari qui t'aime tant

lettre d un poilu Ă  sa femme